Publié en février 2015

« Pour qu’un schizophrène puisse s’y reconnaître... »

par Danielle Sivadon , Jean Oury
Danielle Sivadon  : Tu dis que les schizophrènes sont obligés de se fabriquer des pulsions avec des bouts de ficelle...Jean Oury  : Oui, par nécessité.D. S.  : Il faut tout un appareillage avec des matériaux, des gens, des passions, et une diversité invraisemblable de choses pour qu’un schizophrène arrive à se fabriquer un petit bout de pulsion – qui peut-être se cassera la gueule demain matin… C’est...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2014-3-page-178.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°84 - Avec Jean Oury

Jean Oury n’a jamais cessé de l’affirmer : dans l’abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire peuvent avoir une valeur inestimable. Ce souci de l’ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque constituent l’arrière fond sensible dont ce numéro de Chimères se veut l’écho, nourri d’expériences, de témoignages et de récits souvent placés sous le signe d’une « vraie rencontre ». Une sorte de constellation affective où les voix de plusieurs générations de patients, de « psychistes », d’artistes, d’amis proches ou de compagnons de route se mêlent pour composer un portrait multiple, polyphonique, de l’homme qui a tracé « son chemin en marchant » et a su s’adresser, avec une qualité de parole incomparable, à ce qu’il y a de plus singulier en chacun.