Se droguer pour le plaisir : un tabou ou un droit ?

par Alessandro Stella
Pour prendre du plaisir ou pour se donner du courage, pour se désinhiber ou pour passer un moment de convivialité, la culture européenne a intégré depuis l’antiquité qu’on vivait et qu’on travaillait avec l’alcool, le vin en particulier. Au point que jusqu’à une époque récente, surtout dans les régions viticoles, le vin faisait partie de la paie des travailleurs. Au même titre que la coca pour les...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2017-1-page-63.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°91 - Changement dans les politiques des drogues ?

« Un monde sans drogues » ? Chimère ! Depuis que Richard Nixon a déclaré la guerre à la drogue, sa consommation a explosé et partout dans le monde et elle alimente de redoutables mafias qui rejoignent la criminalité en col blanc dans les paradis fiscaux. Après des années de criminalisation des jeunes des quartiers, reconnaissables à la couleur de leur peau, quelque chose a permis l’irruption du cannabis dans le débat public. C’est ce "quelque chose" que ce numéro de Chimères cherchera à explorer. Avec la lutte contre le sida, un premier tournant s’est pris : distribuer des seringues, c’est accepter que des gens consomment des drogues. Mais ce tournant majeur a été masqué par une médicalisation acceptable dans une logique prohibitionniste sans l’action des associations d’usagers. Comment comprendre la bascule actuelle ? Quelle est l’urgence du changement ? Comment le continent américain s’est-il engagé dans cette voie ? Quelles expériences avons-nous en France de ces nouvelles régulations ? Le changement de paradigme sera éclairé par le récit d’expériences militantes et l’examen du renouveau des recherches cliniques sur les drogues, cannabis, ecstasy, peyotl, « ces briseurs de soucis », qui accompagnent l’aventure des hommes d’après Freud.