Publié le 23 novembre 1982

23/11/82 : La quantification analytique

par Félix Guattari

« Un vice fondamental dans les systèmes d’interprétation psychanalytique, c’est qu’ils se réfèrent à des universaux du contenu : même quand ils prétendent aboutir à une mathématisation, à des mathèmes de l’inconscient, ils partent toujours d’un certain nombre de présupposés, en particulier dans l’ordre de la dynamique et de l’énergétique et, quelles que soient les révisions des premières théories de la libido, on garde toujours des notions comme celle de refoulement qui implique une dynamique et des notions d’investissement qui impliquent une certaine conception énergétique du psychisme. Il me semble qu’il n’y a pas lieu d’évacuer les problématiques énergétiques mais de les
diversifier. Ne pas faire une référence quasi mythique à une énergie des énergies, une traductibilité générale des énergies qui est recouverte en fait par la traductibilité générale que représente la notion du signifiant. Je ne reviens pas là-dessus mais j’ai déjà démontré que la notion de signifiant chez
Lacan a très exactement pris la place de la notion de libido. À partir du moment où l’on renonce à un certain type d’universaux de l’interprétation – lesquels peuvent être des universaux de triangulation familialiste l’Œdipe, etc., mais peuvent être aussi ce qui se présente comme des universaux
d’expression : la castration, les différents mathèmes lacaniens qui toujours impliquent eux aussi des universaux de référence de contenu. » (...)

La quantification analytique

Séminaire du 23 novembre 1982