C’est une tentative d’analyse de rêve. D’abord une remarque préalable, la nature de ce rêve – mais je crois qu’au fond il en va de même pour tous les autres rêves – implique absolument qu’on ne puisse pas masquer les noms propres et à la différence de ce que ont essayé de faire Freud et les autres commentateurs, je crois qu’on ne peut masquer les noms propres que si on a une technique d’interprétation qui émascule les singularités. Et au contraire, les dimensions qu’on peut faire apparaître d’ombilic existentiel (l’inversion du triangle que j’ai développé la dernière fois, le triangle qui est tourné vers la droite, vers les constitutions de territoires et d’univers) impliquent une position totalement singulière et les éléments qui viennent le dénommer n’ont pas de traductibilité, de paradigme, sont absolument inchangeables, d’où le fait que (je le dis parce que j’ai essayé de changer un peu, de mettre des pseudonymes et c’est rigoureusement impossible, même de changer un tronçon du nom) j’ai conservé les noms propres.
Texte du rêve
En compagnie de Yasha David et de son épouse, je sors d’une maison A qui donne sur une grande place rectangulaire, laquelle parait sıtuée dans un grand bourg plutôt que dans une ville. Les deux côtés les plus longs de cette place sont en sens unique, les deux côtés les plus courts sont en double sens. L’ensemble constitue ainsi un circuit dont je parcourrai la plus grande part au cours du rêve.
Nous sommes sur le point de nous séparer et je m’avise que je ne sais plus au juste où j’ai laissé mon automobile. Je me propose déjà de la chercher autour de cette place. Yasha, qui se souvient peut-être de l’endroit où elle est, m’accompagne dans cette recherche, toujours suivi de sa femme. Tous les trois nous arrivons à un point B situé sur la partie droite de la place. L’envie me prend de congratuler Yasha pour le succès de notre entreprise commune (l’exposition « Le siècle de Kafka » à Beaubourg) mais je retiens une première phrase, car je m’aperçois que j’allais l’appeler Gilles. Je me reprends. (...)