Publié en février 2021

Exilés et hébergés à l’épreuve de la pandémie

par Wenjing Guo
Quand on parle de la vie dans un centre d’hébergement pendant le confinement, on ne peut pas ignorer la peur et les angoisses des salariés, des résidents et encore moins de la position que j’occupe depuis 2016 de cheffe de service de ce centre. Certains salariés ne voyaient pas la peur des résidents parce que ces derniers ne portaient pas systématiquement de masques à l’intérieur du centre. En effet,...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2020-2-page-132.htm
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Chimères n°97 - Virulences

Dans un contexte aussi radical, cette nouvelle séquence collective de la revue Chimères est, à partir d’une pluralité de perspectives, d’essayer d’en saisir les effets subjectifs, cliniques et politiques. Les textes, dans leurs différences de ton et d’approche, s’intéressent à l’application d’une politique de « gestion des risques » et aux effets psychiques du masque et du confinement, à ce que font des psys qui proposent leurs oreilles gratuitement dans les rues du quartier de la Goutte d’Or, et à l’accueil des exilés, aux économies morales que la crise sanitaire mobilise et à la possibilité d’inventer, contre le quadrillage de nos vie, une autre grille, labordienne celle-là, capable de mettre en mouvement la transversalité des résistances et de nouvelles affirmations désirantes et politiques. Il s’agit bien ainsi, selon les mots d’Edouard Glissant dans le Discours antillais, de prendre soin des « petits pays » plutôt que des « grands ensembles » : les petits pays entendus comme une échelle à portée de nos praxis, de nos gestes instituants, de nos répertoires intimes et collectifs, de nos révolutions et de nos rêves moléculaires.