La société mondiale est devenue flasque, sans contour, sans ressort capable de lui permettre d’impulser un projet d’envergure. Les continents du tiers-monde végètent dans l’atroce fermentation de la misère ; les huiles goudronneuses du reaganisme et du thatchérisme s’épandent au gré des marées économiques ; l’empreinte de mâchefer des dictatures de l’Est s’incruste toujours plus profondément dans la vie de centaines de millions d’êtres humains ; des vapeurs délétères commencent à émaner des expériences "sudistes" du socialisme européen et, une fois encore, la pouillerie fasciste cherche sa voie parmi la faune de la lumpen-bourgeoisie... (...)
Cet article a été publié dans Félix Guattari, Les Années d’hiver 1980-1985, Paris, Les Prairies ordinaires, coll. Essais, 2009.