Il appartiendra désormais aux historiens de démontrer que la libération du Koweït pouvait être obtenue par des voies moins catastrophiques : par l’embargo et la négociation. Mais au cynisme sanguinaire de Saddam Hussein a répondu la volonté de puissance de George Bush, exacerbée par le recul constant des Etats-Unis sur la scène économique internationale, en particulier derrière le Japon et l’Allemagne. (...) Deux cents morts du côté allié ; peut être cent mille du côté irakien. On est proche de la norme d’extermination des peuples indiens d’Amérique. Les médias (...) sont contraints de laisser filtrer la vérité à ce sujet. Maintenant que le spectacle est fini, la superproduction guerrière se révèle pour ce qu’elle a été : un véritable carnage.
Libération, Idées-rebonds, 04/03/1991.