(...) Mais il paraît que tout va changer et on veut nous en donner pour gage le lancement d’un Conseil national de la gauche. Qu’ès aco ? S’il ne s’agit que d’un comité machin-truc pour essayer de ratisser 3 % au centre et 3,5 % à gauche, pour tenter de se rapprocher ainsi des mirobolants 40 % de voix pour le PS, alors bonsoir et merci ! (...)
Pourquoi pas enfin, et pour la première fois en France, un lieu où les différentes sensibilités sociales et culturelles - réformistes, vertes, alternatives, antinucléaires, etc. - pourraient véritablement confronter leurs points de vue, élaborer des propositions et en contrôler le suivi ? Comme en Allemagne, avec les Grünen, j’ai la conviction que c’est de ce côté-là - principalement de ce côté-là - qu’on pourra reconstruire une solide majorité de gauche. Vers quelles alternatives sociales et économiques se tourner pour appréhender, autrement que sur la défensive, dans la panique du chômage et de la décomposition sociale, les prodigieuses mutations technico-scientifiques qui nous font, aujourd’hui, glisser hors du regard tout l’ancien monde des trente dernières années ? Comment en finir, autrement que par les leurres dévastateurs du néo-libéralisme, avec les institutions dynosauriennes étatiques et paraétatiques, qui sont tout aussi peu adaptées aux temps présents que les anciennes locomotives à vapeur ? Comment redéployer la force de travail et la subjectivité collectives de telle sorte qu’elles en viennent à produire dix fois plus de culture, d’éducation, de formation, de recherche, d’expérimentation, de sensibilité aux questions d’environnement, de socialité et de passion de la différence et de la singularité ? Si c’était pour discuter de ces questions-là, je vous prie de croire que les candidats se presseraient nombreux au portillon du futur comité. (...)