Interview donnée à la revue espagnole de contre-culture Ajoblanco, 1978.
Ajoblanco : Un des aspects sur lequel on a mis récemment le plus l’accent, c’est le phénomène de ce qu’on appelle la "germanisation" croissante de l’Europe (et même de l’ensemble du monde) ; quelle est à votre avis l’importance de cette question dans une perspective plus globale ?
Félix Guattari : Je crois qu’on ne peut pas séparer ce que j’appellerai la répression forte, celle qui consiste à détruire physiquement et moralement par exemple les détenus, les avocats de l’extrême-gauche révolutionnaire en Allemagne, de la répression "douce", celle qui consiste à intoxiquer la population par le moyen des mass médias, à la contrôler, la quadriller, par exemple, par les techniques de la sectorisation psychiatrique, par la "psychologisation" de la vie familiale, le développement des méthodes de contrôle pédagogique dans les écoles, ou encore par une certaine conception des loisirs, du sport commercial, etc. (...)
Publié dans Félix Guattari, La Révolution moléculaire, Paris, Les Prairies ordinaires, 2012, p. 176 sq.
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