La disparition de Françoise Dolto est ressentie douloureusement par ses amis et par le nombre considérable de personnes qu’elles a touchées par l’écrit, la parole et l’image. Depuis quelques années, elle se savait gravement malade et elle a affronté l’échéance fatale avec une rude ironie. C’est ainsi qu’elle avait confié à un de ses proches : "Je vais rejoindre Lacan, on jouera au Scrabble et on finira peut-être par se comprendre !" C’est toujours cette sorte de tendre rudesse qu’on retrouve dans toutes ses interventions. Quelque chose qui s’apparente à la langue secrète de l’enfance. Les enfants comprennent tout, proclamait-elle, à la condition de leur parler vrai. Et, à chaque mutation de leur structure psychique, ils ont à affronter la potentialité de la mort. (...)
Publié le 29 août 1988
Félix Guattari : Un scrabble avec Lacan (Le Monde, 29/08/1988)
par
Félix Guattari

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