«  […] les Africains, eux, arrivent dépouillés de tout, de toutes les possibilités, et même dépouillés de leur langue. Car l’antre du bateau négrier est l’endroit et le moment où les langues africaines disparaissent […]  ». La capture a sectionné sa ligne de vie, le «  passage du milieu  » a fendu sa langue, la fable du maître l’a rendu hideux à ses propres yeux  : le «  nègre  » fut donc obligé de se réinventer...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2016-3-page-155.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°90 - Avec Édouard Glissant

À L’INSTITUT DU TOUT MONDE, fondé par Édouard Glissant, on se souvient avec émotion de son amitié avec Félix Guattari. Ils avaient le projet d’écrire un livre ensemble. L’éloignement d’Édouard puis la mort de Félix les en ont empêchés. Quel aurait pu être le contenu de ce livre ? Comment serait-il entré en résonance avec les propos tenus par Édouard à d’autres amis, dans des entretiens dont nous publions certains ici ? Comment l’opacité de la poésie se serait-elle mariée avec la complexité des recherches schizoanalytiques ? Auraient-ils composé ensemble jazz et piano ? Comment sur d’autres terrains (Calais, champs pétroliers, Algérie) se renouvellent aujourd’hui l’horreur de l’exploitation et l’énergie de la décrire ? Dans ce numéro, comme dans le travail d’Édouard et Félix, le lecteur trouvera des exemples de dépassement de situations critiques ou cliniques vers la création.