La bal(l)ade contre le cliché

par Aline Wiame
«  Un long plan subjectif du point de vue de Travis derrière le volant. Nous voyons la ville comme Travis la voit. Le parebrise avant est un peu sale, le compteur allumé est juste au-dessus du bas de l’écran à droite. L’intercom crépite d’électricité statique et de messages. [...] Le taxi se faufile vers la droite de la rue, cherchant des prises en charge potentielles. Nos yeux scannent les longues...
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https://www.cairn.info/revue-chimeres-2018-1-page-112.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°93 - Marcher contre le marché

Les marches d’aujourd’hui peuvent être marche d’union, marche de liberté, marche des fiertés, marche silencieuse, marche blanche. Ces « marches » sont-elles autant de formes dépolitisées des manifestations d’autrefois ? Est-ce la même énergie qui met les foules séculières en mouvement que celle qui attirait les pèlerins ? La marche n’a-t-elle pas été saisie par le discours médiatique comme la plus normale des activités, à laquelle il suffit juste de trouver une motivation, la véritable étant la santé ? Les marches qui se multiplient ont une grande diversité de significations. Elles marquent souvent un désir de ralentissement du corps par rapport au fonctionnement quotidien. Elles présentent de nouvelles propositions pour prendre plaisir à être ensemble. Devant la résurgence sécularisée et dépolitisée de cette pratique on peut se questionner : qui marche ? Qui marche pour qui ? Comment marche-t-on ? Pour quelles raisons ? Il s’agira d’évaluer la puissance et les limites de ces marches. Faut-il réinventer nos façons de marcher ? Qu’ont à nous apprendre le marcheur, le promeneur, le flâneur ou celui qui déambule, vadrouille, erre ou vagabonde ? Où nous entraînent les marches collectives ?