La communauté des célibataires

par Jean-Philippe Cazier
Dans sa préface à Bartleby, Deleuze interroge le type de rapport à l’autre qui caractérise le personnage de la nouvelle de Melville. «  I would prefer not to  », répété par Bartleby, y est analysé comme un énoncé limite, agrammatical, dont l’intérêt se mesure aussi au rapport aux autres et à soi qu’il produit. Si Bartleby «  ne peut survivre qu’en tournoyant dans un suspens qui tient tout le monde à distance  »,...
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https://www.cairn.info/revue-chimeres-2015-3-page-19.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°87 - Politiques de la communauté

La communauté est une production politique aux multiples facettes. L’universalisme invoqué contre le prétendu communautarisme exprime, le plus souvent, les intérêts d’une communauté dominante. Les formes contemporaines du biopouvoir passent donc par la production de communautés destinées à être exclues du droit. Elles inventent des populations réduites à quelques traits communs, des « communautés » identitaires, réputées dangereuses pour un ordre social ou moral à défendre. Des résistances à cette logique existent. Les outils technologiques actuels permettent aussi de nouvelles formes de communauté, virtuelles et dispersées. Ce numéro interroge le rapport ambivalent entre politique et communauté : les façons dont « la communauté » apparaît aujourd’hui comme un outil de contrôle politique autant que de résistance par des modes de vie et de pensée novateurs.