Publié en mai 2012

La décroissance, une pensée antimoderne ?

par Fabrice Flipo
Le constat a été fait que l’écologisme peut être entendu comme mouvement porteur d’une «  éthique environnementale  », cherchant à «  protéger la nature  ». Cette revendication a été critiquée, au motif qu’elle est vide en ce qui concerne les relations humaines, et qu’elle ouvre la porte à une critique de la modernité, et plus précisément de l’universalisme. Dominer la nature est une conquête moderne,...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2012-1-page-69.htm
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Chimères n°76 - Écosophie

En 1989, dans Les trois écologies, Félix Guattari appelait « écosophie » l’articulation éthico-philosophique complexe « entre les trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux et celui de la subjectivité humaine ». Si le déséquilibre écologique menace les équilibres vitaux sur la planète, une détérioration de plus en plus visible affecte parallèlement l’intelligence, la sensibilité, les modes de vie individuels et collectifs dans nos environnements multiples. Dans une perspective écosophique, ces deux processus ne peuvent être dissociés : c’est leur conjonction qui menace les rapports de la subjectivité humaine avec toutes les formes d’extériorité, avec toutes les manifestations du dehors (manifestations sociales, animales, végétales et techniques). L’écosophie pourrait donc se définir comme une passerelle transversaliste entre des domaines hétérogènes, comme une ouverture attentive aux mutations (politiques, philosophiques, économiques et techniques) de notre époque, comme une remise en question globale de notre vision de la biosphère, de la technosphère et de la biosphère. Dans une approche résolument transdisciplinaire, le numéro se propose de questionner les perspectives actuelles des « trois écologies », en accordant une attention particulière à la réflexion sur l’ imagination et l’esthétique environnementales et sur l’émergence progressive d’un nouveau « paradigme esthétique » écosophique.