Publié en février 2015

Le psychiatre des champs et le désaliéniste urbain

par Paul Brétécher
La première fois que j’ai entendu et vu Jean Oury «  in vivo  », c’était en 1975 dans un grand amphithéâtre à Milan. La salle était comble. Il faisait partie des têtes d’affiche du grand Barnum que l’illusionniste Armando Verdiglione réunissait alors, opération à visée lucrative plutôt que politique, comme on s’en rendra très vite compte. Mais cette année-là encore, pour quelques jours, se croisaient...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2014-3-page-29.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°84 - Avec Jean Oury

Jean Oury n’a jamais cessé de l’affirmer : dans l’abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire peuvent avoir une valeur inestimable. Ce souci de l’ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque constituent l’arrière fond sensible dont ce numéro de Chimères se veut l’écho, nourri d’expériences, de témoignages et de récits souvent placés sous le signe d’une « vraie rencontre ». Une sorte de constellation affective où les voix de plusieurs générations de patients, de « psychistes », d’artistes, d’amis proches ou de compagnons de route se mêlent pour composer un portrait multiple, polyphonique, de l’homme qui a tracé « son chemin en marchant » et a su s’adresser, avec une qualité de parole incomparable, à ce qu’il y a de plus singulier en chacun.