Publié en septembre 2014

Malherbologie

par Anne Sauvagnargues
Grande capacité à la distraction et au vacillement, à la permutation  : les herbes ne forment pas une catégorie à la mode aristotélicienne, soucieuse de genre universel et d’espèce subordonnée, centrée sur des propriétés, caractères matériels détachés, graves, solides, impénétrables, virilement campés immobiles sur leur bout de terrain mental. Nous avons du végétal une longue habitude agraire sédentaire,...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2014-1-page-145.htm
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Chimères n°82 - L’herbe

L’herbe est coextensive au monde (J.P. Cazier). L’ordre urbain l’encadre et la domestique (Guy Trastour), même quand la ville est en état de ruine (Elsa Bernot, Simone Douek). Les initiatives se multiplient pour mener la guerilla jardinière (Céline Duhamel, Valériane Monchâtre, Atelier d’architecture autogérée, René Schérer). L’herbe insiste sous les pierres, le jardin d’Eden hante l’art et notre intimité (Joerg Ortner, Sonja Hopf). La ville herbue exige d’être observée autrement (Pierre Bernard, Philippe Bazin et Michel Paysant, Sylvain Gouraud, Christine Bouvier) et la philosophie chinoise offre son vocabulaire (Yang Jeonghuyn). La campagne redresse la tête (Laure de Saint Phalle). Certaines herbes robustes se plaisent dans leurs territoires d’accueil (Liliana Motta, Karine Bonneval). L’herbe en fumée emmène vers de nouveaux modes de vie (Michka Seeliger-Chatelain, Anne Coppel, Clara Novaes). Freud lui-même s’est laissé séduire par la coca et le pissenlit (Zorka Domic, Mayette Viltard). Comment devenir plante (Karen Houle), apprendre la légèreté de l’herbe (Anne Sauvagnargues) ? Comment soigner par l’art des plantes (Paca Sanchez) ? Allongé sur le pré on écrit le réel (Valérie Marange). Trois fictions condensent nos interrogations (Marco Candore, Catherine Bernheim, Emmanuelle Guattari). Les lichens, symbioses d’algues et de champignons, nous font entrevoir un nouveau monde (Olga Potot).