Publié en février 2015
J’ai rencontré Jean Oury en 1963, lors d’un stage organisé par Félix à La Borde pour les responsables de la Mutuelle des étudiants (mnef). J’étais interne des hôpitaux psychiatriques de la Seine, encore très asilaires et zoologiques malgré l’usage progressif de la chlorpromazine. Je fréquentais depuis un an les réunions de La Voie communiste, journal d’une fraction clandestine du Parti animée par Félix,...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2014-3-page-71.htm
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Chimères n°84 - Avec Jean Oury

Jean Oury n’a jamais cessé de l’affirmer : dans l’abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire peuvent avoir une valeur inestimable. Ce souci de l’ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque constituent l’arrière fond sensible dont ce numéro de Chimères se veut l’écho, nourri d’expériences, de témoignages et de récits souvent placés sous le signe d’une « vraie rencontre ». Une sorte de constellation affective où les voix de plusieurs générations de patients, de « psychistes », d’artistes, d’amis proches ou de compagnons de route se mêlent pour composer un portrait multiple, polyphonique, de l’homme qui a tracé « son chemin en marchant » et a su s’adresser, avec une qualité de parole incomparable, à ce qu’il y a de plus singulier en chacun.