Publié en février 2021

Sécurité virale  : une politique de l’hécatombe

par Christiane Vollaire
En pleine conquête espagnole du «  Nouveau Monde  », Hernán Cortés, pour qui pillage, massacre et extermination n’ont guère de secret, leur trouve un argument de légitimation décisif dans la pratique rituelle des sacrifices humains chez le peuple aztèque. Un pouvoir qui se livre à de tels rites, une religion qui les pratique, ne peuvent que mériter d’être vaincus par les représentants autorisés des rois...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2020-2-page-50.htm
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Chimères n°97 - Virulences

Dans un contexte aussi radical, cette nouvelle séquence collective de la revue Chimères est, à partir d’une pluralité de perspectives, d’essayer d’en saisir les effets subjectifs, cliniques et politiques. Les textes, dans leurs différences de ton et d’approche, s’intéressent à l’application d’une politique de « gestion des risques » et aux effets psychiques du masque et du confinement, à ce que font des psys qui proposent leurs oreilles gratuitement dans les rues du quartier de la Goutte d’Or, et à l’accueil des exilés, aux économies morales que la crise sanitaire mobilise et à la possibilité d’inventer, contre le quadrillage de nos vie, une autre grille, labordienne celle-là, capable de mettre en mouvement la transversalité des résistances et de nouvelles affirmations désirantes et politiques. Il s’agit bien ainsi, selon les mots d’Edouard Glissant dans le Discours antillais, de prendre soin des « petits pays » plutôt que des « grands ensembles » : les petits pays entendus comme une échelle à portée de nos praxis, de nos gestes instituants, de nos répertoires intimes et collectifs, de nos révolutions et de nos rêves moléculaires.