Publié en février 2015

« Sor les gotes muse... »

par Olivier Apprill
D’abord la voix. On ne l’entend pas, elle est plus faible que le brouhaha, puis peu à peu le silence s’installe et elle s’impose doucement. Qu’il y ait ou non un système d’amplification, elle s’élève à peine, reste longtemps sur cette ligne de basse intensité, obligeant parfois à tendre l’oreille, comme un murmure ou une voix intérieure qui, pour accepter de venir au jour, refuserait de rivaliser avec...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2014-3-page-111.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°84 - Avec Jean Oury

Jean Oury n’a jamais cessé de l’affirmer : dans l’abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire peuvent avoir une valeur inestimable. Ce souci de l’ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque constituent l’arrière fond sensible dont ce numéro de Chimères se veut l’écho, nourri d’expériences, de témoignages et de récits souvent placés sous le signe d’une « vraie rencontre ». Une sorte de constellation affective où les voix de plusieurs générations de patients, de « psychistes », d’artistes, d’amis proches ou de compagnons de route se mêlent pour composer un portrait multiple, polyphonique, de l’homme qui a tracé « son chemin en marchant » et a su s’adresser, avec une qualité de parole incomparable, à ce qu’il y a de plus singulier en chacun.