Publié en février 2015

Tourné vers ce qui me regarde

par Patrick Faugeras
J’ignore ce qui un jour a fait que du plus lointain, là où son regard ne portait même pas et semblait glisser indifférent, soudainement je me retrouve aussi proche de Jean Oury. Une femme peut-être. Une femme, peut-être, tant il ressemblait parfois à un géant aveugle qui aurait laissé à quelque coryphée le soin de le guider à travers ce peuple étrange que d’obscurs motifs rassemblent épisodiquement...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2014-3-page-215.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°84 - Avec Jean Oury

Jean Oury n’a jamais cessé de l’affirmer : dans l’abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire peuvent avoir une valeur inestimable. Ce souci de l’ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque constituent l’arrière fond sensible dont ce numéro de Chimères se veut l’écho, nourri d’expériences, de témoignages et de récits souvent placés sous le signe d’une « vraie rencontre ». Une sorte de constellation affective où les voix de plusieurs générations de patients, de « psychistes », d’artistes, d’amis proches ou de compagnons de route se mêlent pour composer un portrait multiple, polyphonique, de l’homme qui a tracé « son chemin en marchant » et a su s’adresser, avec une qualité de parole incomparable, à ce qu’il y a de plus singulier en chacun.