Notre première perception d’elle fut d’une lumière, d’un sourire lumineux, mais aussi comme non dépourvu de malice, au sens d’une conscience, d’une cognition aiguë de quantité de ‘faits et choses’ du monde, et notamment de l’humain dans le monde.Comme si, d’une façon bien plus marquée que dans ce qui est ordinairement appelé «  l’ordinaire  » (expression, les yeux, le regard, les lèvres, sourire, visage,...
Voir sur le site du CAIRN :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2019-1-page-139.htm
Publié dans le numéro

Chimères n°94 - Avec Danielle Sivadon

Danielle Sivadon est cofondatrice de la revue Chimères, c’était en 1987.
Au-delà du patronyme – qui fait désormais partie de l’histoire de la psychiatrie –, c’était une grande dame, d’une élégance et d’une discrétion inégalées.

Impliquée dans les alternatives aux pratiques asilaires, elle a croisé le fer avec l’anti-psychiatrie. Soucieuse de la singularité de toute relation transférentielle, elle était une psychanalyste d’une subtile pertinence clinique, dont témoignent les monographies que nous publions dans ce numéro. Pertinence clinique et impertinence des modalités d’accueil – inorthodoxe – de ses patients vont chez elle de pair. Ce faisant, elle nous introduit au monde schizoanalytique, avancé par Felix Guattari, d’une éthico-esthétique de la pratique analytique. En compagnie de Jean-Claude Polack, elle publie La Borde ou le droit à la folie puis L’Intime Utopie. Travail analytique et processus psychotiques.

Sensible au devenir du monde, elle était aussi engagée dans des mouvements de lutte contre les restrictions de liberté en Europe, comme le cinel, ou des mouvements d’émancipation, comme la lutte des zapatistes au Chiapas… Ce numéro reprend des textes d’elle, monographies et textes critiques, témoins de son itinéraire multiple, transversal. Et foisonne de témoignages d’amis qui tentent de lui restituer toute sa richesse existentielle, dont les uns et les autres ont pu bénéficier.