Mes activités professionnelles dans le champ de la psychopathologie et de la psychothérapie, comme mes engagements politiques et culturels, m’ont amené à mettre toujours plus l’accent sur la subjectivité en tant qu’elle est produite par des instances individuelles, collectives et institutionnelles.
Considérer la subjectivité sous l’angle de sa production n’implique en rien, selon moi, d’en revenir aux traditionnels systèmes de détermination du type infrastructure matérielle — superstructure idéologique. Les différents registres sémiotiques concourant à engendrer de la subjectivité n’entretiennent pas de rapports hiérarchiques obligatoires, fixés une fois pour toutes. Il peut advenir, par exemple, que la sémiotisation économique devienne dépendante de facteurs psychologiques collectifs, comme on peut le constater avec la sensibilité des indices boursiers à l’égard des fluctuations de l’opinion. La subjectivité, en fait, est plurielle, polyphonique, pour reprendre une expression chère à Mikhaïl Bakhtine. Et elle ne connaît pas d’instance dominante de détermination pilotant les autres instances selon une causalité univoque. (...)
Publié le 29 juin 2019
Chimères n° 8 : Des subjectivités, pour le meilleur et pour le pire
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